Leading or leaving



Depuis 2008 l’économie mondiale est en crise. Non seulement l’Europe connaît une crise financière mais aussi une crise de l’euro. L’Allemagne devrait prendre des choix décisifs.
1.    Les règles du jeu
Avant de commencer je voudrais expliquer ce qu’il s’est passé avec l’introduction de l’Euro.  Deux phrases à retenir avant de commencer: « Au plus de différences dans les conjonctures au plus difficile de créer une zone de monnaie unique » (Ceci comprend, inflation, dette, taux d’intérêts, balance commerciale, budget,…) ; « Pas d’union monétaire sans union fiscale » (Phrase dite par la Bundesbank à l'époque). L’euro a une banque centrale, mais pas de trésor ‘supranational'. Ce graphique ci-dessous montre le taux d'inflation par pays par année. La différence est grande entre l'Allemagne et l'Irlande comme on peut le constater.
Chaque pays pour emprunter de l’argent et paie un certain taux d’intérêt. En simplifiant très fort on peut dire que l’Euro a supprimé les différences entre les pays. Autrement dit, le spread a disparu. (Voir graphique) Ce qui veut dire aussi que toutes les obligations d’états sont devenues rating A. Les pays Club Med (Grèce, Espagne, Italie, Portugal) étaient devenus très attractifs et leurs obligations rapportaient beaucoup grâce au boom économique et aux dépensespubliques de l'état. En d'autres mots il y a eu des flux de capitaux du nord de l’Europe vers le sud. Ce flux était aussi la cause de la bulle immobilière en Espagne par exemple.
Les banques européennes empruntent de l’argent à la BCE. Cet argent est utilisé pour donner du crédit/des emprunts aux ménages, au entreprises et aux gouvernements. La BCE ne peut pas financer les dette des états elle même. C’est écrit dans ses statuts.
Pour pouvoir emprunter il faut donner un collatéral. Les banques utilisent souvent les obligations et les bons d’états parce qu'ils sont les plus sûrs. Comme je l'ai déjà expliqué plus haut les spread avaient disparu et la BCE acceptait toutes les obligations sans faire de distinction. La Grèce avait aussi peu de chance de faire faillitre que l'Allemagne en quelques sortes ! Mais voilà, les banques commerciales donnaient en collatéral les obligations grecques, espagnoles pour les transactions avec la BCE tandis qu’elles utilisaient les obligations allemandes pour le marché interbancaire.
2.    La crise explose
Ce qui devait arriver, arriva. Les marchés financiers se sont rendus comptes que les obligations n'étaient pas sans risques ce qui a résulté en une vente massive de ces produits. Comme l'offre était plus grande que la demande les prix ont fortement baissé.
La création de crédit a nourri la croissance économique et l'inflation. Les ménages et les entreprises empruntaient à taux très bas. La croissance augmentait l'inflation ce qui faisait grimper les salaires dans tous les secteurs. Ces pays « Club Med » ont rapidement perdu de leur compétitivité par rapport à l'Allemagne qui ne connaissait pas de croissance anormale grâce au fait que le taux d'intérêt de la BCE était parfaite pour tenir l'inflation sous les 2% en Allemagne. Sur la photo ci-dessous on peut voir la compétitivité des pays. Au plus vert au mieux.

Non seulement il y avait un problème de compétitivité, mais il fallait drastiquement recapitaliser les banques comme l'actif des banques étaient remplies de ces obligations. C'est un cercle vicieux comme il l'économie va mal et en plus il faut financer les banques : moins de recettes et payer plus. 
Comme il y a risque de non repaiement les marchés demandent des taux d'intérêts plus hauts sur les obligations de certains pays. Ce qui veut dire que ces pays ont plus dur à se financer.
Un pays 'indépendant' peut facilement refinancer sa dette en faisant marcher sa planche à billet. Mais l'inflation risque de grimper voire l'hyperinflation. L'Allemagne en 1920 a essayé de résoudre la crise comme ça. Son taux d'inflation était de 4126% en 1922 et de 85 500 000 000% en 1923. (85,5 milliards). Dans une union monétaire c'est hors de question ! Alors l'Allemagne préfère l'austérité ce qui aggrave encore la crise. Si tous les gouvernements en même temps essaient de diminuer leur dette la machine économique ne tourne plus et les individus ne consomment plus. 
Les pays périphériques sont en crises, mais pas l'Allemagne qui 'grâce' à l'euro connaît un taux d'échange avec les USA très bas ce qui stimule l'économie. Des flux de capitaux arrivent en Allemagne tandis que les autres pays doivent payer des taux d'intérêts très hauts pour financer leur dette.
 3.    Choosing is loosing
D’après plusieurs ‘experts économistes’ comme Bernard Connolly et Georges Soros l’Allemagne a deux choix : elle quitte l’euro ou elle reste dans l’euro et continue à payer. « Germany must lead or leave »
Commençons par supposer que l’Allemagne quitte l’euro. Ce n’est pas tout à fait débile que ça parce que la dette de l’Espagne, de la Grèce, etc. sont calculées en euro. Si l’Allemagne quitte la zone l’euro devient moins crédible et va donc déprécier. Elle diminue en valeur. La dette ne change pas en valeur nominale mais en valeur réelle.
Les pays débiteurs regagnent de la compétitivité comme leurs biens exportées coûtent moins cher. Les pays créanciers perdent alors de la compétitivité ? En théorie oui mais d’après certains l’Allemagne exporterait encore autant parce que les consommateurs choisissent les produits allemands pour leur qualité et pas pour leur prix.  Ce qui en résulte que nous, les consommateurs nous sommes prêts à payer plus pour de la qualité. La grande question est de combien l'euro devrait déprécier pour regagner de la compétitivité ?
La ‘petite’ zone euro pourrait créer les eurobonds qui comprennent l’excès de dette (> 60% du PIB). Les taux d’intérêts diminueront comme il n’y a pas que un pays qui assure le remboursement mais plusieurs ce qui les rend plus sûrs.  Et avec ceci ? Les pays devront restructurer leurs économies et essayer d’avoir une croissance de plus de 5% que la dette en pourcentage diminue.  
Mais quid de l'Allemagne ? Les épargnants perdent aussi. Ils saigneront. Ils perdront plus de 70% de leur épargne d'après Bernard Connolly à cause de l'appréciation de la monnaie allemande. C'est énorme et inexplicable aux électeurs allemands !
La deuxième option est que l’Allemagne reste dans la zone euro et qu’elle devienne la poche de l’Europe. L’Union Européenne devient un union de transfert. Si les hommes et Angie choisissent cette option il faudra établir quelques règles :
Etablir un ‘terrain de jeu’ : quand et combien va-t-on payer ? D'après Soros l'Allemagne devrait payer chaque année dix pour cent (!!) de son PIB. C'est énorme et inexplicable aux électeurs allemands ! bis
Faire en sorte que les pays Club Med connaissent une croissance de cinq pour cent. Pour cela la Bundesbank ou la BCE devra admettre un taux d’inflation plus haut qu’il ne veuille. 
Les pays Club Med ne devraient pas sortir de l'euro. Leurs monnaies diminueront en valeur ce qui augmentera la charge de la dette. Certes, le pays serait plus compétitif, mais le paiement de la dette serait trop lourde ce qui abîmerait aussi l'économie.  
 4.    Conclusion 
L'Allemagne est clairement entre deux feux. Dans chaque décision qu'elle prend ses citoyens perdront beaucoup d'argent. Evidemment on essaie d'étouffer les possibilités, les défauts, etc. Surement que L'Allemagne choisira l'option 'leading' et payera donc 10% de son PIB chaque année. Pourquoi ? Les citoyens ne sentiront rien à court terme. Tandis que perdre 70% de son épargne... Les allemands le sentiront tout de suite avec tous les risques que cela pourrait encourir : manifestations, montée du populisme et de l'extrémisme.
Nous sommes dans un avion qui doit traverser l'Atlantique avec peu de carburant. 

Sources:
De Pefecte Storm, Koen Schoors, Gert Peersman
Het Einde Van De Euro, Johan Van Overtveldt
Maandag Geen Economie Meer ?, Johan Van Overtveldt

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